Rares sont les coureurs de la Belle Époque dont la renommée a franchi tous les écueils du xxe siècle pour parvenir jusqu’à nous. Combien sont-ils, ces pionniers dont le nom semble familier même au profane ? Trois, peut-être quatre : Eugène Christophe, qui s’est offert l’éternité en réparant sa fourche à Sainte-Marie-de-Campan, François Faber et Octave Lapize, vainqueurs du Tour de France morts au champ d’honneur. Et, bien sûr, Lucien Petit-Breton. Ce nom, qui n’était d’ailleurs pas le sien, résonne encore voluptueusement à l’oreille des amateurs de cyclisme. Une volupté qui doit autant au charme de l’époque qu’à la vie et à la personnalité de l’homme. Pourtant, que savons-nous de lui ? Pas grand-chose... Pour beaucoup, Petit-Breton n’est qu’un nom vaguement familier auquel il est difficile d’accoler une image ou des faits. Le cycliste cachait pourtant un homme aux qualités remarquables. Photographe éclairé, aviateur, polyglotte, mécanicien hors-pair, amoureux des belles-lettres, le Breton multipliait les talents. Outre sa carrière bien remplie - l’un des plus beaux palmarès d’avant-guerre - cet ouvrage a pour vocation de faire découvrir les autres facettes de Lucien Petit-Breton, qui font de lui un archétype de son temps. Sa mort, survenue au cours de la Première Guerre Mondiale, participe de sa légende et contribue à l’inclure dans une époque qu’il aura marquée de son empreinte, rayonnant au-delà du seul sport cycliste.